La survie des micro-organismes dans un sol indigène

La photo montre un groupe de bacilles, des bactéries à forme allongée d'environ 1 à 10 micromètres de longueur. On distingue leurs corps cylindriques et leurs extrémités arrondies. Ces micro-organismes se retrouvent dans diverses situations : dans l'air, l'eau, le sol, ou encore dans l'intérieur de notre corps. Certains bacilles sont bénéfiques pour l'homme et pour l'environnement, par exemple en participant à la décomposition de matières organiques et en aidant à la digestion. D'autres peuvent être pathogènes et causer des maladies, comme la tuberculose ou la lèpre. Malgré leur petite taille, les bacilles jouent un rôle important dans l'écosystème et dans la santé humaine.

Toujours plus de défis

Les défis pour les greenkeepers augmentent. Le réchauffement climatique modifie conditions météorologiques et cycles biologiques. Maintenir des parcours de golf sains et attrayants devient plus ardu.

Des pathogènes comme les champignons, les bactéries et les virus se propagent plus rapidement et plus largement. La chaleur et l’humidité accrues en sont les causes. Ceci augmente la fréquence et la gravité des maladies du gazon.

Bientôt, la législation française va interdire l’utilisation de produits phytosanitaires. Cela limitera les options de traitement des maladies et ravageurs des terrains de golf.

Les greenkeepers devront trouver des alternatives durables et respectueuses de l’environnement. Ils devront combattre les pathogènes tout en maintenant la qualité des parcours. Et ce, malgré la dégradation de l’équilibre climatique.

De plus, ils font face à des contraintes significatives ; des emplois du temps chargés et des budgets limités.

La sélection variétale est une solution, mais l’usage des micro-organismes en est une autre. Aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur cette dernière et la survie des microorganismes dans un sol indigène.

Les bénéfices des microorganismes pour le gazon

Les micro-organismes deviennent des alliés précieux pour lutter contre les pathogènes du gazon. Ils contribuent à améliorer la santé du sol, à renforcer les racines. Ils stimulent également les défenses naturelles du gazon contre les maladies.

Ces micro-organismes agissent directement contre les pathogènes. Ils produisent des substances qui inhibent leur croissance et/ou entrent en compétition avec eux pour les nutriments.

On trouve une grande variété de micro-organismes bénéfiques pour le gazon. Chacun a ses avantages et ses modes d’action.

Par exemple, les bactéries du genre Bacillus produisent des enzymes. Elles décomposent les déchets organiques dans le sol, améliorant ainsi sa qualité. Elles stimulent aussi la croissance du gazon.

Les champignons mycorhiziens forment une symbiose avec les racines du gazon. Cela augmente l’absorption des nutriments et renforce la résistance du gazon face aux maladies.

La question de la survie des microorganismes

Introduire des micro-organismes dans un sol étranger peut compromettre leur survie. Plusieurs facteurs en sont la cause :

  1.  Les micro-organismes s’adaptent à des conditions spécifiques de température, d’humidité et de pH. Ces conditions peuvent différer dans un sol étranger.
  2. Ils peuvent avoir besoin de nutriments spécifiques pour survivre. Ces nutriments peuvent être absents ou limités dans le sol étranger.
  3. Ils peuvent entrer en concurrence avec d’autres micro-organismes indigènes du sol. Cela peut réduire leur capacité à se développer et à prospérer.

Il est donc crucial de choisir des micro-organismes adaptés aux conditions du sol cible. Il faut aussi leur fournir les conditions optimales pour leur croissance et leur survie.

Offrir un toit aux microorganismes

Les zéolithes sont des minéraux naturels poreux qui peuvent être utilisés pour favoriser la croissance et la survie des micro-organismes dans le sol (cf article sur les zéolithes).

Toutes ne sont pas adaptées en raison de faiblesses structurelles ou d’affinité cationique désavantageuse et c’est pourquoi il est nécessaire de s’armer d’un minimum de vigilance pour sélectionner le produit adapté.

Dans notre cas, nous utilisons alciturf, une zéolithe naturelle, que nous avons choisie et conçue expressément pour les spécificités des terrains de sport.

Sa structure tridimensionnelle cristalline est pourvue de nombreux canaux et cavités, servant de site de nidification pour les micro-organismes. À l’intérieur, il sont protégés de l’activité prédatrice des autres organismes du sol en plus de bénéficier des cations échangeables et de la capacité à retenir l’eau du matériau.

L’utilisation de cette zéolithe est donc un moyen efficace pour favoriser l’implantation des micro-organismes dans le sol et pour améliorer leur capacité à lutter contre les pathogènes.

Le couplement de cette zéolithe avec des microorganismes se traduit par alcigreen protect dans notre gamme de produit.

Conclusion

Les produits biologiques à base de micro-organismes bénéfiques sont de plus en plus utilisés par les greenkeepers pour lutter contre les pathogènes du gazon. La question de la survie des microorganismes dans le sol apparaît comme fondamentale.

Ces produits composés de souches de micro-organismes sélectionnées pour leur capacité à prévenir ou à lutter contre les maladies sont inoffensifs pour l’environnement et l’Homme.

Toutefois, nous constatons régulièrement une utilisation mal maîtrisée de ces produits et il n’est pas rare que ceux-ci ne parviennent pas à remplir leur rôle, car mal implantés.

NOTA 1: il est important de comprendre que l’utilisation de produits biologiques ne garantit pas une élimination complète des pathogènes. La surveillance de l’état de santé des gazons reste indispensable, de façon à intervenir si nécessaire pour traiter les maladies, mieux encore, pour les prévenir.

NOTA 2: on ne peut pas utiliser des micro-organismes comme des produits phytosanitaires. Ce sont des êtres vivants et par conséquent il est nécessaire de prendre en compte la compétition biologique qui s’opère dans un sol.